COMMUNIQUé DE PRESSE · rentrée 2025 · SER/LCH
Berne, le 7 août 2025
Absentéisme scolaire : chercher des solutions ensemble
De très nombreux enfants et adolescent·es se réjouissent de commencer la nouvelle année scolaire. Le nombre croissant de cas d’absentéisme scolaire montre toutefois que ce n’est pas le cas pour toutes et tous. Lors de leur conférence de presse commune du 7 août, l’association faîtière des enseignantes et enseignants suisses (LCH) et le Syndicat des Enseignant.es Romand.es (SER) veulent mettre l’accent sur ce problème et présenter des solutions réalisables.
Pour atténuer le problème de l’absentéisme scolaire, le monde politique, les écoles, les parents et la société doivent assumer ensemble leurs responsabilités. Ce n’est qu’ainsi que les jeunes seront mieux protégé·es et que leurs chances de formation seront durablement assurées.
Bien qu’il n’existe pas de données au niveau national, plusieurs cantons et villes font état d’une augmentation des cas d’absentéisme scolaire. Il s’agit d’élèves qui s’absentent de manière répétée de l’école pendant plusieurs jours ou semaines. Il s’agit bien plus que de simplement « sécher les cours ».
On entend par absentéisme scolaire des absences fréquentes et non justifiées qui s’accompagnent d’une résistance importante à la fréquentation scolaire et qui ne sont pas dues à une cause physique.
Les raisons sont généralement complexes. Contrairement à ce qui se passait auparavant, où l’absentéisme se produisait surtout au niveau secondaire, les chiffres sont actuellement en hausse, selon les médias, également à l’école primaire.
Le rôle de l’école
Parce que l’absentéisme scolaire peut avoir de nombreuses causes, des approches préventives tout aussi variées et ciblées sont nécessaires. La présidente de LCH, Dagmar Rösler, souligne que « les écoles devraient offrir un environnement d’apprentissage favorable dans lequel toutes et tous les élèves se sentent bien et, surtout, peuvent bien apprendre ». Le président du SER, David Rey, précise encore qu’ »il est important de combattre ces formes d’absentéisme car l’école doit demeurer ce sanctuaire pour les élèves, un sanctuaire de savoirs, d’égalité des chances et d’épanouissement personnel. Chaque jour d’école est une opportunité précieuse qu’il convient de préserver ».
En effet, outre le foyer parental, l’école exerce également une grande influence sur la santé mentale des élèves. Un enseignement créatif et varié renforce le bien-être des élèves et les aide à avoir une image positive d’elles·eux-mêmes. Des comportements tels que le retrait, l’indifférence ou des troubles physiques peuvent indiquer une détérioration de la santé psychique et doivent être pris au sérieux.
Sandra Locher Benguerel, enseignante à Coire et membre de la direction de LCH, souligne que les crises se manifestent de manière très individuelle chez les enfants. « Il y a cependant toujours un écart par rapport aux comportements attendus ». Sans dramatiser, les enseignant·es devraient percevoir et aborder de tels écarts suffisamment tôt – et éventuellement faire appel à des spécialistes psychosociaux. Si les enfants ou les adolescent·es sont régulièrement absent·es des cours, l’école en est rarement la seule cause. De nombreux facteurs entrent en jeu. C’est pourquoi il est important que toutes et tous les acteur·trices concerné·es travaillent ensemble – l’école, les parents, la psychologie scolaire et, si nécessaire, les services médicaux et sociaux. Une approche en réseau permet de trouver des solutions dont l’effet est durable. Le psychologue pour enfants et adolescent·es Stephan Kälin, invité à la conférence de presse du LCH et du SER de cette année, l’exprime ainsi : « Personne ne peut résoudre seul l’absentéisme scolaire ».
La collaboration interdisciplinaire est l’instrument le plus important pour lutter contre l’impuissance qui, en cas d’absentéisme scolaire, touche très souvent l’ensemble du système. Il est important, soulignent Dagmar Rösler, David Rey et Stefan Kälin, d’adopter une attitude de compréhension et non de sanction.
Mesures de prévention de l’absentéisme scolaire
– Un système d’alerte précoce efficace est essentiel – il comprend un suivi étroit des absences, des procédures claires pour gérer les absences répétées et des responsabilités contraignantes.
– Les parents et les enseignant·es ainsi que le personnel psychosocial spécialisé (psychologie scolaire, travail social scolaire ou pédagogie sociale) doivent être sensibilisé·es à la reconnaissance des premiers signaux d’alarme. Il s’agit entre autres du repli sur soi, d’un comportement anxieux ou de troubles physiques.
– Des mesures préventives en classe, telles que l’évocation précoce de quelques absences déjà, une relation de confiance entre l’enseignant·e et l’enfant ainsi qu’une collaboration étroite entre les parents et les enseignant·es permettent d’éviter les cas d’absentéisme de longue durée.
– Un enseignement varié et créatif aide les élèves à développer une image positive d’elles·eux-mêmes. On leur donne ainsi les outils nécessaires pour éviter que l’anxiété ne s’installe.
– Les écoles ont besoin du soutien des responsables de l’éducation pour mettre en place des structures et des procédures préventives afin de ne pas perdre de temps en cas de crise.