Chères et chers collègues,
Nous avons appris hier que les modalités encadrant la grève ont, une fois de plus, été modifiées sans aucune consultation des partenaires sociaux.
Désormais, il serait laissé au personnel enseignant la possibilité de décider s’il ou elle adresse ou non le courrier aux parents, selon son intention de faire grève – en particulier dans l’enseignement primaire.
Il va de soi que cette nouvelle directive constitue une atteinte grave au droit de grève. Rappelons qu’après de longues et difficiles négociations, nous avions obtenu qu’un courrier unique, rédigé par la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO), soit adressé à l’ensemble des parents d’élèves, indépendamment de la participation ou non des enseignant·es à la grève.
Le fait que les engagements pris par les autorités puissent être ainsi remis en cause, sans dialogue préalable, interroge profondément la fiabilité et la loyauté de nos interlocuteur·rices institutionnel·les.
En outre, cette pratique favorise les tensions au sein des équipes, stigmatisant les grévistes auprès de leurs collègues, des directions et des parents. Elle s’inscrit dans une logique de division et de dissuasion, contraire à l’esprit démocratique et collectif qui fonde l’exercice du droit de grève.
Nous rappelons avec force que le droit de grève est un droit constitutionnel. Toute mesure visant à pointer du doigt, isoler ou contraindre celles et ceux qui l’exercent constitue une entrave inacceptable.
Par ailleurs, ce dispositif s’éloigne encore davantage de l’obligation du DIP d’organiser un service d’accueil minimum les jours de grève. Si cette dérive se poursuit, bientôt, les enseignant·es seront amené·es à enseigner les jours de grève comme s’il s’agissait d’une journée ordinaire, ce qui est inacceptable.
Dans ce contexte, le comité de la SPG rappelle que vous n’avez aucune obligation d’informer votre hiérarchie de vos intentions de faire grève ou non.
Ainsi, vous pouvez choisir de ne pas distribuer le courrier à vos élèves et décider néanmoins de faire grève, ou inversement le distribuer et finalement ne pas participer à la grève.
Face à ce nouveau durcissement et à ces pratiques qui visent clairement à diviser le corps enseignant, nous recommandons aux collègues de ne pas informer leur direction de leurs intentions. Le plus judicieux serait que les équipes s’accordent collectivement sur la distribution – ou non – du courrier, indépendamment des choix individuels concernant la grève du 11 novembre.
Enfin, nous rappelons que la SPG n’hésitera pas à engager des actions juridiques contre toute direction d’établissement qui outrepasserait ses prérogatives ou entraverait le droit de grève, notamment en réquisitionnant abusivement du personnel pour assurer un service allant au-delà de l’accueil minimum légal.
Restons solidaires, déterminé·es et uni·es.
Ne nous laissons pas diviser.
Francesca Marchesini, pour le comité de la SPG