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Pour être solidaires avec l’ensemble des travailleurs·euses de la fonction publique

Une grande partie des travailleurs·euses en première ligne dans cette pandémie sont des fonctionnaires, personnel soignant en tête. En Allemagne, tous les salarié·es de la fonction publique toucheront dès 2021 des hausses salariales allant de 3% à 10%! À Fribourg, le personnel en première ligne recevra une prime COVID allant jusqu’à 1000 frs. À Genève, au contraire, on attaque les mécanismes salariaux et les retraites de l’ensemble du personnel.

Parce que l’accord passé par les partis gouvernementaux troque l’abandon des annuités 2021 contre la “création” de 353 postes

La valeur de 353 postes est de 30 millions, contre 55,2 millions économisés avec la suspension des annuités. Cet accord permet donc même à l’Etat de faire encore des économies. Parmi ces postes “créés”, 199 sont absolument essentiels et auraient dû être créés dans tous les cas. 62 autres postes sont des postes à durée déterminée pour les cellules de traçage COVID… et les autres ne suffisent pas du tout à éponger les pertes des postes supprimés l’an passé. Les moyens dévolus au service public restent de toute façon nettement insuffisants pour faire face à l’évolution démographique, au vieillissement de la population et aux crises sociale, sanitaire et écologique que nous traversons. Pour répondre aux besoins, il faudra davantage de postes et pour cela, il faut en finir avec ces politiques!

Parce que ces coupes sont une conséquence des baisses d’impôts successives

La réforme RFFA, qui a massivement baissé les impôts sur les bénéfices des grandes entreprises, fera perdre plusieurs centaines de millions à l’Etat. C’est de l’argent en moins pour les services publics qui ira dans la poche des actionnaires. Alors que les milliardaires en Suisse ont vu leur fortune augmenter de +40% depuis ce printemps, le Conseil d’Etat projette une baisse de l’impôt sur la fortune! Cela pose une question fondamentale: qui doit payer la crise? Les salarié·es et les usagers·ères des services publics ou les plus riches? La population a déjà répondu avec son vote favorable à l’initiative “Zéro Pertes!” en septembre: nous avons besoin de services publics forts contre cette crise.

Parce que nos solutions n’ont même pas pu être entendues

Le Cartel souhaitait proposer des solutions: l’annuité aurait pu être maintenue pour les basses classes salariales, les baisses de salaire initialement prévues n’auraient pu toucher que les hauts cadres, etc. La SPG soutenait ces propositions qui auraient permis d’épargner les travailleurs·euses du service public aux revenus les plus modestes. Le Conseil d’Etat n’est non seulement pas rentré en matière sur ces propositions mais a en plus fermé la porte au dialogue social.

Pour défendre la qualité de l’école publique et des services à la population

Depuis plusieurs années, nous dénonçons ne plus être en mesure de respecter les objectifs d’apprentissage inscrits dans la loi sur l’instruction publique et nous sommes extrêmement inquièt·es de la détérioration de la qualité de l’enseignement primaire et spécialisé genevois.

Alors que les besoins ne cessent de croître, en 2019, le parlement n’a pas accordé les postes nécessaires pour répondre à l’inflation démographique, alors que l’école primaire a accueilli près de 1000 élèves supplémentaires. Genève est le canton de Suisse où il y a le moins d’enseignant·es en proportion du nombre d’élèves au primaire. De plus, les postes administratifs et d’encadrement (secrétaires, infirmièr·es scolaires, éducateurices, enseignant·es chargé·es de soutien, coordinateurices pédagogiques) sont largement insuffisants. Ce sont donc les enseignant·es qui assument tant bien que mal la surcharge de travail engendrée, diminuant proportionnellement leur disponibilité face aux élèves.

Ces tensions que nous connaissons bien se retrouvent et s’aggravent dans tous les services de l’Etat et sont dénoncées par le Cartel depuis des années. La qualité des services publics garantit l’accès aux mêmes prestations pour tou·tes les citoyen·nes quelle que soit leur revenu ou leur statut social.

La lutte pour la qualité des services publics est donc avant tout une lutte pour l’égalité.